Les Amis du Musée de Basse-Navarre ont proposé une visite culturelle en Haute-Soule le 15 octobre dernier.
Cette visite a commencé par le sanctuaire de la Madeleine situé au-dessus de Tardets. Ce lieu est déjà remarquable par sa situation et la vue périphérique qu’il offre, véritable balcon sur les Pyrénées basques et béarnaises. C’est aussi un haut-lieu spirituel qui illustre particulièrement la notion de “ pérennité des lieux de culte” chère à Clément Urrutibéhéty. En effet avant d’être dédié à Sainte Marie-Madeleine, cet endroit abritait un temple romain voué au culte du dieu basque du tonnerre HERAUSCORRITZE adopté selon l’usage de l’époque par les Romains.
« Le nom du dieu HERAUSCORRITZE a un lien évident avec la langue basque. Il est à rapprocher de la quarantaine d’autres dieux locaux dont on connaît les noms par des autels votifs ou des inscriptions. Presque tous ont été découverts dans les Pyrénées centrales. HERAUSCORRITZE est le seul dieu local proto-basque connu dans les Pyrénées occidentales.. » Jean-Luc Tobie.
Puis descente vers Tardets pour visiter le nouvel espace d’interprétation sur la mythologie basque, tout récemment créée (espace HERAUSKORITZE). Il traite des légendes de cette mythologie, sous forme de vidéos, de dessins, de sculptures et de sons à travers un libre parcours. La visite a été commentée par une responsable de ce site.
Le déjeuner, pris en commun à l’auberge Berreix dans le village de Sainte-Engrâce : paysage splendide, dominé par les pics d’Igountze et de Legorre.
La journée s’est poursuivie par la visite de l’église du même nom, église massive, de pur style roman, se mariant parfaitement avec le paysage de cette Haute Soule. L’église de Sainte Engrace faisait partie d’une collégiale fondée par le roi de Navarre et l’abbaye de Leyre à la fin du XIème siècle. Elle est aussi remarquable par ses sculptures qui nous sont parvenues dans leur ensemble sans remaniements ou restaurations outrancières. Les principaux thèmes de la sculpture de la fin du XIème siècle y sont abordés, particulièrement la lutte entre le bien et le mal, et la nature divine du Christ. Autour de l’église, de superbes stèles discoïdales et une croix de la passion.