Les Amis du Musée de Basse-Navarre de Saint-Palais vous proposent une nouvelle conférence à l’Espace Bideak le jeudi 8 juillet 2021 à 20h30 sur le thème de la pastorale basque, théâtre traditionnel du Pays de Soule et de ses environs immédiats.
Le conférencier, Jean-Louis DAVANT, enseignant à la retraite, est natif et habitant d’Arrast-Larrebieu en Basse-Soule, entre Mauléon et Saint Palais.
Auteur au long cours en basque et en français, il publie depuis 1957 dans divers journaux et revues sur des sujets de société : agriculture, économie générale, problèmes sociaux, culture, vie politique… Il a publié aussi cinq ouvrages en français et une trentaine d’autres livres en basque, dont dix pastorales.

La pastorale se joue principalement dans la vallée de la Soule, mais elle déborde parfois sur le proche Béarn et sur la proche Basse-Navarre, dans l’ancien canton de Saint Palais. Elle s’appelle aussi en basque « trajeria », mais il ne s’agit pas d’une tragédie totale à la grecque ou à la française ; c’est plutôt une tragi-comédie, comme le Cid de Corneille, avec une fin positive. Elle peut comporter aussi des épisodes bouffons qui détendent le public. La pastorale appartient surtout au genre épique : elle conte une épopée, centrée sur la vie d’un héros ou d’une héroïne, plus rarement sur l’histoire d’une communauté.

 C’est un théâtre amateur, joué par des bénévoles. Il rassemble chaque année, à tour de rôle, la population d’un village ou d’un petit groupe de villages. La plupart des familles se mobilisent. Quelques dizaines de leurs membres répètent et s’entrainent chaque fin de semaine pendant sept à huit mois, autour d’un metteur en scène ou deux, d’un(e) chef de chœur et d’un maître ou d’une maîtresse de danse. Les acteurs et actrices sont des gens de tous métiers qui jouent pour leur plaisir et pour l’honneur de la communauté, tandis que d’autres bénévoles se mettent à leur service et à celui du public : à la couture, au parking, à l’entrée, à la buvette, etc…
 Autour d’une pièce de théâtre, c’est aussi une grande fête villageoise, qui commence le dimanche matin par la messe chantée, et qui finit pour les jeunes le lendemain matin, et parfois le lendemain soir… Elle se célèbre deux à quatre fois en Soule, puis elle est parfois invitée ailleurs, surtout quand le héros de la pièce n’est pas souletin : par exemple ce fut le cas en 2013 à Bayonne pour René Cassin, natif de cette ville…
 C’est un théâtre de plein air et un théâtre complet, avec de la musique, des dialogues chantés, des chants individuels ou de groupe, des marches liturgiques héritées de la procession, des gestes également rituels, de la danse souletine et parfois exotique quand le contexte le demande…
 Ce n’est pas un théâtre réaliste : il ne montre pas directement la réalité, il la signifie par un ensemble de moyens qui lui sont propres. C’est un théâtre symboliste, et même surréaliste. Il se déploie dans une ambiance toute spéciale de merveilleux, de magie et d’enchantement.